Qu'est-ce que école italienne de criminologie ?

L'école italienne de criminologie est un courant de pensée qui s'est développé en Italie au XIXe siècle et qui a profondément influencé l'étude et la compréhension du crime et de la criminalité.

Cette école de criminologie a été fondée par Cesare Lombroso, un médecin et anthropologue italien. Lombroso est considéré comme le père de la criminologie moderne et son ouvrage majeur, "L'uomo delinquente" (L'homme criminel), publié en 1876, a marqué un tournant dans la compréhension scientifique du phénomène criminel.

L'école italienne de criminologie se caractérise par son approche positiviste, c'est-à-dire qu'elle cherche à expliquer le comportement criminel à travers des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Lombroso était convaincu que la criminalité était déterminée par des prédispositions innées et que les criminels présentaient des caractéristiques physiologiques et anatomiques différentes de celles des individus non criminels. Selon lui, les criminels étaient des "anomalies" de l'évolution humaine.

Cette approche a suscité de vives critiques à l'époque, notamment de la part des courants juridiques et moralistes qui défendaient l'idée d'un libre arbitre individuel et d'une responsabilité pénale indépendante de tout déterminisme biologique. Cependant, l'école italienne de criminologie a exercé une influence considérable sur le développement des sciences sociales, en particulier de la criminologie, et a ouvert la voie à d'autres théories sur les causes du crime.

Parmi les principaux disciples de Lombroso, on compte Enrico Ferri et Raffaele Garofalo, qui ont contribué à la diffusion de l'école italienne de criminologie tant en Italie qu'à l'étranger. Ferri, par exemple, a développé l'idée de "criminalité de masse", selon laquelle la criminalité était motivée par des facteurs économiques et sociaux, tandis que Garofalo a souligné l'importance des facteurs sociaux et culturels dans la genèse du crime.

Aujourd'hui, l'école italienne de criminologie continue de susciter des débats et des discussions, en particulier en ce qui concerne les déterminants biologiques et sociaux de la criminalité. Bien que certaines de ses idées aient été remises en question et invalidées par la recherche contemporaine, elle a jeté les bases d'une approche scientifique de l'étude du crime et a ouvert la voie à de nouvelles perspectives théoriques et méthodologiques.

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